Deuil, maladie, séparation, licenciement... Comment se reconstruire après avoir subi un traumatisme sans tomber dans la dépression ? C’est ce que l’on appelle la résilience.
Ce terme emprunté à la physique est la capacité pour un corps de retrouver sa structure initiale après avoir subi un choc. En psychologie, ce terme désigne la capacité d’un individu à surmonter les épreuves de l’existence voire même à en sortir grandi.
C’est Boris Cyrulnik avec son livre « Un merveilleux malheur » qui faire connaître le concept de résilience. Selon lui il existe des conditions nécessaires à cette capacité à résister aux difficultés de la vie. Ainsi, ceux qui ont connu une sécurité affective dans les premières années de leur vie seront plus enclins à établir des relations qui les aideront à se construire.
Mais d’autres ressources permettent la mise en place de la résilience. Il s’agit notamment des mécanismes de défense (le déni, le clivage …), l’humour qui dédramatise, la mise en mots, en écrivant, en mettant en scène, en faisant appel à une oreille attentive, l’altruisme qui permet d’oublier son malheur en se dévouant pour les autres …L’essentiel étant que la personne se sente acteur de sa vie.
Mais la résilience dépend aussi du soutien que la personne rencontre dans son environnement familial et social. La résilience ne se construit pas que de l’intérieur, le contact avec l’extérieur est un moyen de lui montrer qu’il n’est pas seul dans son malheur, ce qui lui permet de trouver l’énergie nécessaire pour se reconstruire, trouver un sens à sa vie et renforcer l’estime de soi.
La résilience est donc un processus accessible à tous, il n’est pas dépendant de notre histoire personnelle. L’être humain a en lui les ressources nécessaires pour se sortir de situations difficiles, s’il accepte de vivre ce moment difficile et s’il attrape la main tendue par quelqu’un de son entourage la reconstruction est possible ; car comme l’écrit Boris Cyrulnik « Le paradoxe de la condition humaine, c’est qu’on ne peut devenir soi-même que sous l’influence des autres ».
En effet, quand la personne trouve une oreille attentive et bienveillante à qui elle raconter son histoire afin de permettre l’expression des émotions vécues pendant le drame, elle peut transformer les événements en une histoire dont elle est le personnage central, ce qui lui permet de devenir active par rapport à l’événement subi.